Dans les décennies précédant la fondation de la Faculté de médecine (aujourd’hui la Faculté de médecine et sciences de la santé) de l’Université McGill, à l’aube du 19e siècle, les soins de santé à Montréal sont l’affaire d’une pléthore d’organisations caritatives privées et religieuses. Apothicaires, sages-femmes et médecins soignent les citoyens d’une ville où sévissent fréquemment le typhus, la variole et le choléra. Le seul hôpital de la ville, l’Hôtel-Dieu, fondé en 1644, peine à répondre aux besoins d’une population en pleine croissance.
Les études de médecine sont pour ainsi dire impossibles dans les colonies canadiennes; en l’absence d’une faculté de médecine, la plupart des médecins suivent leur formation en Europe. Tout change cependant avec l’établissement du McGill College.
Naissance de la Faculté
Fondé en 1829, le nouveau McGill College cherche à s’associer à la Montreal Medical Institution (MMI), une école privée de médecine établie en 1823. Dépourvue de charte royale, la MMI peut délivrer des permis d’exercice à ses étudiants, mais pas de diplômes de médecine. Le McGill College, en revanche, a une charte royale, mais risque de la perdre, faute d’avoir encore constitué une faculté.
Les deux institutions conviennent donc de fusionner : la MMI, issue de l’Hôpital général de Montréal (HGM), devient la Faculté de médecine de McGill et l’HGM, son hôpital d’enseignement.
L’Hôpital général de Montréal
L’HGM avait été créé en 1819 avec des fonds de la communauté anglo-montréalaise, après que la Chambre d’assemblée du Bas-Canada ait refusé de financer la construction d’un deuxième hôpital pour les patients démunis de la ville. Les quatre fondateurs de la MMI sont tous médecins à l’HGM. L’un d’eux, le Dr William Robertson, assume la direction de la faculté, et les autres – les Drs John Stephenson, William Caldwell et Andrew Fernando Holmes –, intègrent le corps professoral, jouant un rôle important dans le développement de l’établissement et la santé publique à Montréal. Holmes deviendra plus tard le premier doyen de la Faculté.
Quatre ans après son ouverture, en 1833, le McGill College décerne son premier diplôme de médecine à William Leslie Logie, le premier médecin diplômé dans les colonies canadiennes.
Faire avancer le savoir pour mieux soigner
À McGill, comme dans d’autres facultés de médecine dans le monde, les connaissances médicales progressent de façon fulgurante au 19e siècle, les traitements reposant de plus en plus sur des preuves scientifiques. Résultat de ces percées, la santé des Montréalais s’améliore aussi peu à peu.
Durant cette période, l’étude de la pathologie prend de l’importance à l’université, et vient enrichir à la fois la formation des médecins et leur compréhension de la maladie. L’hygiène s’améliore aussi dans les unités et les salles d’opération de l’HGM, comme dans la ville en général, ce qui permet de freiner les infections et d’endiguer la propagation de maladies transmissibles mortelles comme le choléra.
Complément d’information :
Exposition du 200e anniversaire de L’Hôpital Général de Montréal
McGill Faculté de médecine et des sciences de la santé
An historical sketch of the Medical Faculty of McGill University, Dre Maude Abbott, Montreal Medical Journal, vol. 31, no 8 (août 1902)