1983-1993

Alimentation et nutrition

La Faculté crée le Département de science alimentaire et d’agrochimie et l’École de diététique et de nutrition humaine. Sous la direction de la professeure émérite Harriet V. Kuhnlein, les dirigeants autochtones du Canada et McGill établissent le Centre d’études sur la nutrition et l’environnement des peuples autochtones.

 

L’alimentation et la nutrition en avant-plan

Depuis leurs débuts en 1907, la nutrition et la santé sont à l’avant-plan des programmes et de la recherche au Collège Macdonald. Les étudiantes de la jeune École de sciences ménagères suivent des formations portant sur l’économie domestique ou l’art ménager, ce qui leur permet d’accéder à un enseignement supérieur pratique. Plusieurs d’entre elles enseignent ensuite l’art ménager dans les écoles du Québec. L’École acquiert une expertise dans une vaste gamme de domaines, dont les vêtements et les textiles, la famille, la consommation, l’alimentation et la nutrition, en plus d’offrir un très bon programme en diététique. On y crée le premier programme de nutrition au Canada, et, en 1918, le premier programme de formation professionnelle accrédité pour les diététistes au Canada.

Au fil des ans, l’École de sciences ménagères changera souvent de nom pour refléter les tendances dans le domaine de la recherche, fusionnant et faisant scission avec les autres unités du Collège. En 1967, elle est renommée École des sciences alimentaires, ce qui concorde avec son expertise en diététique et en nutrition; les activités offertes portent surtout sur l’étude de l’alimentation, l’objectif principal étant d’encourager l’enseignement et la recherche en alimentation et en nutrition dans la perspective de la santé humaine. Au même moment, des étudiants masculins font leur entrée dans un programme d’abord conçu pour les femmes. Au milieu des années 1970, l’École fusionne avec le Département d’agronomie, et au milieu des années 1980, après la création par la Faculté d’une nouvelle structure pour les programmes d’alimentation et de nutrition, naissent le Département de science alimentaire et d’agrochimie et l’École de diététique et de nutrition humaine.

De nos jours, les chercheurs de l’École et du Département appliquent les recherches scientifiques sous la forme de technologies novatrices servant à promouvoir et à améliorer la santé et le bien-être. De nouveaux produits alimentaires sont créés par des étudiants entreprenants, les frontières sont repoussées en matière de salubrité alimentaire, et des bioproduits et des biomatériaux novateurs voient le jour. Leurs recherches et leurs innovations contribuent à l’évolution des politiques de santé et au développement d’interventions importantes concernant la nutrition et le mode de vie qui améliorent la santé de tous, au pays comme ailleurs.

 

Tendre la main : l’établissement du Centre d’études sur la nutrition et l’environnement des peuples autochtones

Le Centre d’études sur la nutrition et l’environnement des peuples autochtones (CENEPA) est un centre de recherche et d’éducation multidisciplinaire pour les peuples autochtones, établi en 1992 par les dirigeants autochtones du Canada et l’Université McGill sous la direction de la professeure émérite Harriet V. Kuhnlein, sa directrice fondatrice.

Les changements environnementaux et culturels ont des répercussions sur les systèmes alimentaires traditionnels et la nutrition de tous les peuples autochtones. Depuis 1992, les chercheurs du CENEPA travaillent de concert avec des communautés autochtones de partout dans le monde afin de consigner et de protéger les systèmes alimentaires traditionnels autochtones, dans le but ultime d’améliorer la salubrité alimentaire chez ces populations vulnérables. Les recherches menées par le CENEPA ont porté sur des dizaines de communautés à l’échelle mondiale. Les informations et les résultats leur étant retransmis, ces dernières bénéficient d’un important renforcement des capacités en recherche.

Harriet Kuhnlein mène l’une des premières grandes contributions du Centre : la création d’un processus favorisant un dialogue respectueux avec les communautés autochtones, ce qui comprend les premières ententes de recherche au Canada concernant des partenariats entre les établissements d’enseignement et les communautés en recherche et en éducation. Ces modèles d’entente ont longtemps été utilisés par le CENEPA pour ses activités de recherche. Ils ont aussi contribué à établir des partenariats de recherche continus au Canada et avec les communautés collaborant avec le CENEPA à l’international. Le modèle et le processus sont reconnus par l’Organisation mondiale de la Santé depuis 2003.

Les recherches du CENEPA ont permis au gouvernement, au grand public et aux peuples autochtones eux-mêmes de mieux connaître les enjeux en matière d’alimentation et de nutrition touchant ces populations. Il serait impossible d’énumérer les milliers de peuples autochtones du Canada et du monde qui ont vu leurs capacités renforcées par ces activités créées grâce à la méthodologie du CENEPA.

 

Honorer le passé tout en créant l’avenir : le réaménagement de la ferme Macdonald

Depuis son ouverture en 1907 sous le nom de Collège Macdonald, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de McGill est à l’avant-garde en matière d’éducation et de recherche en sciences agronomiques et en sciences du vivant, ainsi que dans les domaines du génie et de l’environnement. La ferme du campus Macdonald symbolise cette histoire de recherche et d’enseignement novateurs; elle demeure, aujourd’hui, la seule ferme laitière en exploitation sur l’île de Montréal.

Financée en partie grâce à un don exemplaire du diplômé mgillois R. Howard Webster, la première phase de réaménagement commence en 1986 avec la construction de l’étable à vaches laitières. Par la suite, une nouvelle unité porcine (1993) et le Complexe de recherche avicole Donald McQueen Shaver (1994) sont aussi construits. Conçues pour être conformes aux normes les plus récentes en matière de recherche sur les animaux, ces installations ont aussi pour but de permettre aux étudiants de s’adonner à des pratiques agricoles au quotidien, d’assister à des conférences et d’effectuer des travaux pratiques, en plus de présenter aux éleveurs les dernières innovations en matière de surveillance et de soin des animaux ainsi qu’en technologie du bâtiment. Les étudiants et le personnel qui se trouvent sur le campus ont le privilège d’avoir accès à une ferme située à quelques pas seulement.

En tant qu’unité de production, la ferme a toujours visé l’excellence pour ses troupeaux, à commencer par le premier troupeau d’ayrshires (voir 1928-1938 : Macdonald Dorothy), qui sera par la suite complété par un troupeau de holsteins. Dans les années 1950, les holsteins étaient la race laitière dominante (c’était le cas dans la plupart des laiteries du Canada et des États-Unis). Le troupeau de holsteins du Collège Macdonald a aussi servi de modèle au Programme d’analyse des troupeaux laitiers créé par le Pr John Moxley (voir 1961-1971 : Programme d’analyse des troupeaux laitiers). Au fil des ans, les troupeaux laitiers du Collège Macdonald ont surclassé les autres et obtenu la reconnaissance de leurs pairs pour leur qualité et leur production de lait.

Aujourd’hui, la ferme planifie sa prochaine phase de réaménagement – le Centre d’engagement communautaire de la ferme Macdonald – rendue possible grâce au généreux soutien de J. William « Bill » Ritchie, B. Sc. (Agr) 1951, de Murray (B. Sc. [Agr.] 1966) et d’Alton (B. Sc. [Agr.] 1952, D. Sc. 1993) McEwen, de Stewart et Anne Myles Brown, de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec et des Producteurs de lait du Québec et aux dons de diplômés du campus Macdonald. Le Centre d’engagement communautaire de la ferme Macdonald constituera une ressource unique pour le partage des connaissances en sciences agronomiques et en sciences de l’environnement. Il poursuivra la mission du Collège Macdonald en montrant aux jeunes esprits la provenance de nos aliments et en leur rappelant les liens qui nous unissent à la nature et à l’environnement. Puisque la plupart d’entre nous vivent maintenant en milieu urbain, ce devoir est plus important que jamais.

 

Moments marquants

  • 1988 : Conçu par le professeur en écologie de la faune John Roger Bider, l’Ecomuseum primé et mis sur pied par la Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent ouvre ses portes au public. L’Ecomuseum est un zoo éducatif unique qui met en vedette la faune du Québec dans un cadre naturel situé près de l’Arboretum Morgan.
  • 1990 : La Faculté d’agriculture est renommée Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement pour mieux refléter la recherche et l’enseignement qui y ont lieu.
  • Les étudiants du programme de Gestion et technologies d’entreprise agricole (qui succède à la formation menant au diplôme en agriculture) reçoivent désormais un diplôme en agriculture en plus d’un diplôme d’études collégiales (DEC) du gouvernement du Québec.