Sans le soutien indéfectible des étudiants et du personnel, la Faculté de médecine dentaire n’existerait pas aujourd’hui.
Le 17 juillet 1991, McGill annonce soudainement qu’elle ferme la Faculté de médecine dentaire. Le principal David Johnston déclare à l’ensemble du personnel enseignant que la médecine dentaire ne cadre pas avec les projets à long terme de l’Université, à savoir devenir un grand établissement de recherche comptant une forte proportion d’étudiants aux cycles supérieurs. Il soutient que McGill a décidé que la Faculté devait cesser d’admettre de nouveaux étudiants, car elle fermerait ses portes en 1996 pour aider à réduire la dette de 79,5 millions de dollars. Bien que certains dentistes les mieux formés au pays soient des diplômés mcgillois, M. Johnston soutient que la médecine dentaire est tout simplement trop chère. Selon lui, les professeurs de médecine dentaire ne mènent pas assez de travaux de recherche, la Faculté n’offre pas suffisamment de programmes d’études supérieures et les installations de l’école sont inadéquates. Il fait également remarquer que la formation des étudiants en médecine dentaire est plus coûteuse que celle de leurs pairs sur le campus.
Les dentistes de McGill perçoivent le discours du principal comme un défi à relever. Pour sauver l’école, une ambitieuse campagne est mise en œuvre. Le personnel, les étudiants, les diplômés et leurs patients, ainsi que des amis de la faculté (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Université), se mobilisent pour empêcher la fermeture de l’école. En septembre de la même année, McGill revient avec une proposition : la Faculté pourra rester ouverte si elle remplit plusieurs conditions dans un délai d’un an. Entre autres critères, la proportion de personnel enseignant orientée vers la recherche doit augmenter et le financement externe de la recherche doit être accru. La clinique dentaire de l’Hôpital général de Montréal doit s’autofinancer et trouver la somme 1,6 million de dollars nécessaire à la modernisation des équipements. À l’échéance, toutes les conditions sont remplies et la campagne de renouveau permet de recueillir 1,9 million de dollars de sources privées. Cette campagne permet non seulement de sauver la Faculté : elle la transforme. La recherche en médecine dentaire commence à générer autant de fonds de recherche par professeur qu’en médecine. La recherche de la Faculté est désormais liée à d’autres facultés et départements de la grande communauté mcgilloise.
« Nous sommes de petite taille, avec des domaines spécifiques sur lesquels nous concentrons nos recherches », déclare le doyen James Lund dans une entrevue. « Mais nous sommes parmi les meilleurs au monde dans ce que nous faisons. » Il ajoute que le défi de la Faculté consiste désormais à trouver un espace pour se développer et des moyens « d’augmenter les ressources pour concrétiser ses objectifs ».