1946

La Déclaration universelle des droits de l’Homme

Traduite en 321 langues et dialectes, la Déclaration universelle des droits de l’Homme est sans doute le document juridique ébauché par un Canadien le plus cité. C’est en effet à John Humphrey, alors professeur de droit à l’Université McGill, que l’on demande, en 1946, de collaborer avec un comité du Secrétariat des Nations Unies chargé de rédiger un énoncé sur les droits de la personne.

En guidant le travail des 18 membres du comité international, John Humphrey crée un plan directeur de 400 pages qui servira de fondement à la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Ce document, dont John Humphrey a aussi rédigé l’ébauche, sera qualifié de « Magna Carta de l’humanité » par la présidente du comité, Mme Eleanor Roosevelt.

Pendant les 20 années suivantes, John Humphrey dirige la Division des droits de l’Homme des Nations Unies. Il revient à McGill en 1966 pour y enseigner le droit et les sciences politiques. Ce n’est que tard dans sa vie que sa contribution à la rédaction de la Déclaration est reconnue. (Pendant longtemps, tout le mérite a été attribué à un délégué français.) La découverte d’une première ébauche manuscrite de sa main lui vaut cette reconnaissance et le Prix de défense des droits de l’Homme des Nations Unies qui lui est décerné à l’occasion du 40e anniversaire de la fondation de l’ONU.

John Humphrey participera également à des enquêtes internationales sur les violations des droits de la personne aux Philippines et représentera des femmes coréennes utilisées comme esclaves sexuelles par les soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Natif du Nouveau‑Brunswick, il s’intéressera aux droits de la personne durant le reste de sa carrière. « Il existe une relation fondamentale entre les droits de la personne et la paix », croyait-il. « Il y aura paix sur la Terre quand les droits de tous seront respectés. »

John Humphrey a été fait officier de l’Ordre du Canada et de l’Ordre national du Québec en 1974 et 1985, respectivement. Plusieurs monuments commémoratifs et marques de reconnaissance ont été créés en son nom partout dans le monde, y compris une plaque dévoilée par Nelson Mandela en 1998.