1884

Les femmes font leur entrée à McGill

À l’automne 1884, Rosalie McLea, Octavia Ritchie, Alice Murray et Helen Reid passent à l’histoire : elles sont les premières femmes admises à l’Université McGill. Les quatre étudiantes venaient tout juste de décrocher leur diplôme de la Montreal High School for Girls, où elles avaient obtenu les meilleures notes aux examens. Leur admission fait de McGill la première université au Québec à accepter les femmes.

À l’époque, l’intégration des étudiantes faisait de plus en plus l’objet de débats. En 1872, l’Université Mount Allison en Nouvelle‑Écosse est la première université canadienne à admettre les femmes, suivie par l’Université Queen’s, l’Université Acadia et l’Université Dalhousie.

À McGill, le processus d’intégration des étudiantes commence en 1857, lors de la fondation de l’École normale de McGill, qui offre la première formation professionnelle en anglais pour femmes à Montréal. Toutefois, l’École ne peut pas décerner de diplôme universitaire. Au début des années 1870, les enseignants mcgillois donnent des cours de niveau universitaire aux membres de la Montreal Ladies’ Educational Association, organisme cofondé par Margaret Mercer Dawson, la femme de William Dawson, le principal de McGill.

En 1882, un comité présidé par le principal Dawson se penche sur l’établissement d’un système de coéducation. Il en arrive à une décision favorable deux ans plus tard. Durant plusieurs années, sir Donald Smith (qui deviendra lord Strathcona), banquier et magnat de l’industrie ferroviaire canado-écossais, fournit des fonds considérables afin de financer ce projet transformateur. Il pose toutefois une condition : les femmes doivent recevoir leur formation séparément des hommes. Cette opinion est d’ailleurs répandue dans les débats entourant la coéducation.

Le don de sir Donald Smith est en très grande partie affecté à la construction et à l’entretien du Royal Victoria College, qui ouvre ses portes en 1899 comme résidence et établissement d’enseignement pour femmes. Les étudiantes, de plus en plus nombreuses, se nomment fièrement les « Donaldas », en l’honneur du donateur.

En 1889, les femmes comptent pour le tiers de l’effectif étudiant de l’Université McGill. De nos jours, le Collège sert de résidence mixte et une grande partie du bâtiment original est occupée par l’École de musique Schulich.