1801-1899 

Origines de l’institution 

Si la Faculté des sciences telle que nous la connaissons n’est créée qu’en 1971, ses origines remontent néanmoins à la fondation de l’Université McGill. L’enseignement et la recherche scientifiques y ont toujours occupé une place importante, mais cette conception était fort différente au XIXe siècle. En fait, jusqu’en 1931, les cours de sciences sont donnés sous l’égide de la Faculté des arts et ce n’est qu’en 1971 que la Faculté des sciences voit le jour.

L’époque voit naître les bases de nombreux départements faisant aujourd’hui partie de la Faculté des sciences. En outre, la diversification de la recherche scientifique et de l’enseignement ainsi que l’évolution progressive du corps étudiant caractérisent la période qui servira de fondation à la croissance et aux innovations futures.

1801 – 1852 

Origines de l’institution

Institution royale pour l’avancement des sciences et James McGill  

Les origines de l’Université McGill remontent à 1801, avec la création de l’Institution royale pour l’avancement des sciences par l’Assemblée législative du Bas-Canada grâce à l’Acte pour l’établissement d’écoles gratuites et l’avancement des sciences. Vingt ans s’écoulent avant que cette loi ne permette à une université de décerner des diplômes. Cependant, en 1813, James McGill, éminent négociant en fourrures et marchand de Montréal, confie une partie importante de sa fortune à l’établissement naissant, le rapprochant ainsi un peu plus de son but.

Le legs de James McGill rend possible la fondation de l’Université qui porte son nom. Cette dernière reconnaît qu’il possédait des esclaves; un fait qui exige une étude approfondie menée avec la plus grande rigueur.

En 1821, huit ans après la dotation de James McGill, l’établissement – désormais connu sous le nom de Collège McGill – reçoit la charte royale du roi George IV d’Angleterre, décision qui lui permet de décerner des diplômes. En 1852, une autre charte royale, accordée par la reine Victoria d’Angleterre, réunit l’Institution et les gouverneurs du Collège McGill en un seul Conseil des gouverneurs, créant ainsi une structure de gouvernance plus moderne.

 

 

1843 – 1860

Les débuts de l’enseignement scientifique

L’enseignement scientifique, à l’extérieur de la Faculté de médecine, débute officiellement lorsque la Faculté des arts ouvre ses portes en 1843. À l’époque, la formation générale est valorisée et, par conséquent, les étudiants de McGill suivent une grande variété de cours en sciences humaines et en sciences pour obtenir leur baccalauréat ès arts. La formation prépare les étudiants à une carrière dans l’une ou l’autre discipline, car au milieu du XIXe siècle, les sciences humaines et les sciences n’étaient pas considérées comme aussi distinctes qu’aujourd’hui.

Le calendrier des cours de 1856 décrit le programme de premier cycle en arts comme « une formation classique et mathématique très complète, avec un volet important en étude de la logique, des sciences de l’esprit et de la morale, des sciences naturelles et de la littérature moderne ». Les étudiants en fin de cycle suivent des cours de rhétorique et de lettres classiques, ainsi que de physique expérimentale, de zoologie et de botanique et de philosophie mentale, qui intègrent la psychologie, la logique et la métaphysique. À partir de 1856, William Dawson, principal à l’époque, souligne l’importance de l’éducation scientifique pour tous les étudiants. Il met sur pied et donne un cours d’histoire naturelle obligatoire. Le principal Dawson enseigne lui-même plusieurs de ces cours, puisqu’il s’est confié le rôle professeur d’histoire naturelle, de chimie et d’agriculture.

Comme c’est maintenant le cas, les cours commencent en septembre et se terminent fin avril, après une relâche à l’hiver. Les étudiants de la Faculté des arts assistent à des cours dans ce qui est aujourd’hui le Pavillon des arts et dans le Pavillon Burnside d’origine, ancienne résidence de William Dawson. Ils doivent passer des examens sur la matière étudiée à leur entrée, ainsi qu’au cours de chaque trimestre, sous forme orale et écrite. Pour être admis, ils doivent détenir des compétences en mathématiques ainsi qu’en latin, en grec et en lettres classiques. Contrairement à aujourd’hui, les étudiants ont la possibilité de résider avec les professeurs.

 

 


1850 – 1870

Pionniers de la première heure

Bien que la Faculté des arts commence à offrir des cours en 1843, il faut attendre de nombreuses années avant qu’elle ne forme une structure cohérente. Dans les années 1840, le campus de McGill est un enchevêtrement de pavillons aux capacités d’enseignement et de recherche limitées. La situation commence à évoluer en 1853 avec la nomination du premier doyen de la Faculté des arts, William Turnbull Leach. Ministre agréé, né en Angleterre et formé à l’Université d’Édimbourg, il occupe le poste de doyen des arts jusqu’à sa mort en 1886. Le changement le plus important se produit à la suite de l’embauche de William Dawson, jeune scientifique de la Nouvelle-Écosse, comme principal de l’Université. Nommé en 1855, ce dernier sera le principal de McGill ayant servi le plus longtemps, ne prenant sa retraite qu’en 1893. Au cours de son mandat, il supervise des changements de grande envergure à l’Université, notamment dans les domaines de l’enseignement et de la recherche scientifiques.

Au cours de son séjour à McGill, William Dawson coordonne une véritable transformation : de petit collège fragmenté à vénérable université réputée pour sa recherche et son enseignement. Il utilise sa fortune personnelle pour aménager des chemins et planter des arbres, tout en mettant en œuvre de nombreux changements administratifs et pédagogiques. Il fait preuve d’un profond engagement envers l’amélioration de l’enseignement des sciences et du génie à McGill. La Faculté des sciences ne sera pas créée avant plus de cent ans, ce qui signifie que tous les étudiants intéressés par les disciplines scientifiques sont rattachés à la Faculté des arts.

L’augmentation du nombre de cours entraîne un besoin proportionnel de professeurs, ce qui conduit à l’embauche de scientifiques de renom. L’un de ces scientifiques est Thomas Sterry Hunt, qui enseigne la chimie appliquée et la minéralogie. Pionnier dans le domaine de la géochimie en Amérique du Nord, il est remarqué pour ses travaux sur la géologie du pétrole. Il est également connu comme l’inventeur de la teinture verte utilisée dans les billets de banque américains. À la même époque, Charles Smallwood est nommé professeur honoraire de météorologie. Bien qu’il ne soit pas diplômé de cette discipline, il effectue des mesures météorologiques toutes les six heures à son domicile depuis près de 20 ans. Lorsqu’il devient professeur à McGill, il apporte son matériel de mesure météorologique, créant ainsi ce qui allait devenir l’Observatoire de McGill.

Dans les années 1860, l’enseignement scientifique devient un aspect important de l’éducation à McGill. C’est une période d’expansion importante, au cours de laquelle les bases de l’avenir sont posées. Bien qu’il n’ait certainement pas travaillé seul, on peut attribuer à William Dawson le mérite d’avoir donné la priorité à la science au sein de cet établissement en pleine expansion et d’avoir mis en place des mesures qui seront étoffées au fil du temps.

 

1820 – 1893 

William Dawson

Formation et début de carrière

Né John William Dawson le 13 octobre 1820 à Pictou, en Nouvelle-Écosse, il commence ses études dans sa ville natale et les poursuit en sciences naturelles à l’Université d’Édimbourg. Il obtient son diplôme en 1847 et rentre en Nouvelle-Écosse. William Dawson reçoit une formation d’expert-géologue et travaille pour le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, mais reste dévoué à l’enseignement. Il enseigne à l’Académie Pictou ainsi qu’au Collège Dalhousie et, en 1850, il est nommé premier surintendant de l’éducation de la Nouvelle-Écosse. Dans le cadre de ses fonctions, William Dawson se déplace aux quatre coins de la province, ce qui lui permet d’en explorer la géologie. Pendant cette période, il découvre le plus ancien reptile connu dans l’histoire, qu’il nomme Hylonomus Lyelli en l’honneur de l’éminent géologue, sir Charles Lyell, son mentor. Au début de sa carrière, il cultive à la fois son engagement envers l’éducation et la recherche scientifique.
Les années McGill

En 1855, William Dawson est nommé cinquième principal de McGill. Pendant son mandat, il n’abandonne pas ses intérêts scientifiques. Il poursuit des recherches sur l’histoire naturelle de l’est du Canada.  En 1859, il publie un article qui a fait autorité sur la première plante fossile, Psilophyton princeps, découverte dans des roches de la période dévonienne, qui s’est déroulée entre 419,2 millions et 358,9 millions d’années. Si au départ l’importance de cette découverte n’est pas reconnue, William Dawson est néanmoins désormais considéré comme l’un des fondateurs de la paléobotanique, science des plantes fossiles. Il est président de la Société d’histoire naturelle de Montréal en 1857 et premier président de la Société royale du Canada de 1882 à 1883. Un minerai découvert pendant la construction du Musée Redpath dans une digue de feldspath a été nommé dawsonite en son honneur et en reconnaissance de ses contributions à l’histoire naturelle.
Héritage

Outre son rôle au sein de McGill, William Dawson travaille pour la Commission géologique du Canada, où il étudie les roches siluriennes, dévoniennes et carbonifères, ce qui lui permet de mieux comprendre les premières formes de vie sur terre. Il s’engage activement dans les grands débats scientifiques de son époque. Chrétien fervent, il s’élève contre la théorie de l’évolution de Charles Darwin dans de nombreux articles, affirmant que les humains sont apparus dans un passé récent. Bien que le consensus scientifique actuel démontre que William Dawson avait tort, sa participation au débat sur l’évolution démontre qu’il était une sommité de la communauté scientifique de l’époque. Il prend sa retraite en 1893 après 38 ans de service, le plus long mandat d’un principal de l’Université à ce jour. Il lègue un héritage de progrès à la fois scientifiques et académiques.

 

 

1870 – 1890

Les racines de la recherche scientifique

Dans les années 1850 et 1860, au fur et à mesure que l’enseignement scientifique se développe, le besoin de postes d’enseignants et de laboratoires augmente. Au début des années 1870, des chaires sont créées dans de multiples disciplines grâce aux dons de certains bienfaiteurs de l’Université. Ces chaires, et plus tard les laboratoires, sont les précurseurs des départements d’aujourd’hui.

En 1871, William Logan, géologue canadien, fait don de 20 000 dollars à l’Université. Ce don, l’un des premiers en importance, sert à la création de la Chaire Logan de géologie. Le poste est initialement occupé par William Dawson, alors qu’il est également principal de l’Université. À la même période, des dons importants de Peter Redpath et de la famille Frothingham permettent la création de chaires de philosophie naturelle et de philosophie morale, formes embryonnaires des départements de physique et de psychologie.

La croissance se poursuit dans les années 1880, avec la création d’une chaire de botanique en 1882 et d’un nouveau laboratoire de chimie en 1884. La chaire est en partie mise sur pied pour alléger la charge d’enseignement de William Dawson. Paléobotaniste américain, David Penhallow est nommé pour occuper le poste vacant. Ses études portent sur l’anatomie et la physiologie des plantes. Avant d’être nommé à McGill, il participe à la création du Collège impérial d’agriculture à Sapporo, au Japon. Au cours de son mandat, il devient une sommité en matière de plantes fossiles des périodes Crétacé, paléogène et néogène, s’étendant de 145 millions d’années à 2,6 millions d’années. Il privilégie l’étude des structures internes plutôt qu’externes et est l’un des premiers à interpréter la séquence évolutive des conifères selon leur physiologie. Il est président de la Botanical Society of America de 1888 à 1892, puis de la Société d’histoire naturelle de Montréal en 1902. On se souvient de David Penhallow comme un précurseur en matière d’études botaniques, alors que les méthodes d’enquête morphologiques ont toujours la cote. Son embauche illustre la croissance et la diversification de l’enseignement scientifique à McGill caractéristiques des années 1880.

Pavillon de physique Macdonald

Au cours des années 1890, les sciences continuent de se développer à McGill, plus précisément en mathématiques et en physique. Jusqu’en 1891, la physique et les mathématiques sont regroupées au sein du Département de mathématiques et de philosophie de la nature. En 1891, un généreux don de William Macdonald, fabricant de tabac prospère, permet de créer une chaire de physique expérimentale et un laboratoire de physique, ancêtre du Département de physique. Le don de 800 000 $ de William Macdonald finance également la création de deux nouveaux pavillons scientifiques à McGill : le Pavillon de physique Macdonald et le Pavillon de chimie et des mines Macdonald. Le Pavillon de physique est construit en 1893 afin d’accroître la recherche expérimentale en physique à McGill. L’édifice contient de nombreux laboratoires et de nouveaux équipements pour étudier l’électricité, la lumière, le plomb et les éléments. Il est entièrement en bois, en maçonnerie et en cuivre, avec du bronze et du laiton pour les clous et les accessoires. Aucun fer ou acier n’est utilisé dans sa construction afin de minimiser les interférences magnétiques qui pourraient nuire aux expériences. C’est dans ce bâtiment qu’Ernest Rutherford, à l’instar de nombreux physiciens, réalise ses expériences.  Peu de temps après, en 1897, le Pavillon de chimie et des mines Macdonald est construit. Lors de son ouverture, les laboratoires de métallurgie et d’exploitation minière occupent deux étages du sous-sol, tandis que le reste du Pavillon abrite des laboratoires de chimie et de géologie, disciplines connexes à l’époque. À la fin du XIXe siècle, la science à McGill ouvre ses horizons pour inclure une diversité de domaines et de disciplines, appuyée par l’infrastructure et le financement nécessaires à la recherche scientifique de pointe au tournant du siècle.

 

 

1864 – 1885 

Anne Molson et des cours pour les femmes

En 1884, les femmes commencent à suivre des cours magistraux à McGill. Cependant, le parcours de l’intégration mixte à McGill partage des liens intéressants et souvent méconnus avec la Faculté des sciences moderne.

La Montreal Ladies’ Educational Association(1871 1885)

Dans les années 1870, bien avant que les femmes puissent être diplômées de l’Université McGill, les Montréalaises aisées assistent à des conférences de niveau universitaire sous l’égide de la Montreal Ladies’ Educational Association.

Au cours d’une visite en Grande-Bretagne pendant l’été 1870, le principal John William Dawson et son épouse recueillent des informations sur l’enseignement supérieur pour les femmes. De retour à Montréal, ils rédigent une proposition détaillée et demandent aux familles les mieux nanties de la ville de les aider à créer des accès à l’éducation pour les femmes. Le 10 mai 1871, de nombreuses personnalités de la bourgeoisie anglophone se réunissent dans la résidence des Molson pour former officiellement la Montreal Ladies’ Educational Association.  Anne Molson est élue première présidente de l’association et son mari, trésorier. L’Association est presque entièrement formée de femmes. Un seul homme en fait partie : le trésorier; ce poste ne pouvant être occupé que par un homme.

Selon les documents de William Dawson, l’objectif est de créer « des conférences sur des sujets littéraires, scientifiques et historiques pour l’éducation supérieure des femmes, et éventuellement, si possible, l’établissement d’un collège pour les femmes rattaché à l’Université ». Les femmes peuvent assister aux cours en tant qu’étudiantes ou auditrices, et, si elles le souhaitent, faire les travaux pratiques et passer les examens. L’Association tente également de décerner des certificats aux femmes ayant réussi trois années de formation. Bien qu’ils soient complètement dissociés de l’Université, les cours correspondent à ceux des hommes qui obtiennent un diplôme à McGill et sont donnés par les mêmes professeurs.

La première session (1871 1872) comprend vingt conférences sur la minéralogie (pierres utiles et ornementales) données par le principal Dawson et sur la géologie chimique et physique, donnés par le Dr Sterry Hunt. Bien que le programme soit essentiellement théorique, des cours pratiques y sont ajoutés. Durant ses quatorze années d’existence, l’Association propose des conférences sur une grande variété de sujets, notamment la littérature française, la langue et la littérature anglaises, la philosophie naturelle, l’astronomie, la logique, la chimie, la physiologie, l’électricité et le magnétisme, l’architecture, la lumière, la nutrition, la cuisine, la chirurgie domestique et les soins infirmiers.

Le principal Dawson demande également à l’Association de l’aider à mettre en place des cours permettant l’octroi de diplômes aux femmes. Un don important et spontané de sir Donald Smith rend superflue l’existence de la Montreal Ladies’ Educational Association et, peu après, en 1884, les femmes peuvent enfin commencer à suivre des cours menant à l’obtention d’un diplôme à McGill. Durant  ses quatorze années d’existence, la Montreal Ladies’ Educational Association réalise des progrès considérables en offrant aux femmes un enseignement universitaire de qualité à une époque où il est sous-estimé et, surtout, elle prouve que les femmes peuvent faire des études supérieures à l’Université McGill. Pour couronner le tout, une ancienne membre de l’Association, Mlle Georgina Hunter, rejoint la première classe de femmes de l’Université McGill.

 

Les Donaldas

Donald A. Smith, qui portera plus tard le titre de lord Strathcona, fait don de 120 000 $ « à condition que le niveau d’éducation des femmes devienne le même que celui des hommes pour les diplômes en arts et que les titres B.A., M.A. et LL. D. à décerner aux femmes par l’Université McGill le soient aux mêmes conditions qu’aux hommes ». Pour rendre hommage à Donald Smith et à son généreux don, les étudiantes de McGill sont appelées Donaldas pendant de nombreuses décennies.  Le don finance la création du Collège Royal Victoria. Construite en 1899, la première aile contient huit salles de classe, un amphithéâtre de 700 étudiants, un réfectoire, des salles de lecture et de dessin, ainsi que des résidences pour un directeur, des tuteurs et les cinquante-deux premières étudiantes du Collège.

Comme membres de la Faculté des arts, les femmes peuvent suivre des cours de littérature anglaise, d’histoire, d’allemand, de français, de botanique, de zoologie, de physique expérimentale et de philosophie naturelle et de l’esprit. Elles continuent de recevoir une formation séparément de leurs pairs masculins, mais finissent par obtenir les mêmes diplômes qu’eux.

 

Médaille d’or Anne-Molson

Anne Molson vient d’une famille anglophone bien en vue de Montréal. L’éducation est l’un de ses champs d’intérêt philanthropiques, en particulier pour les jeunes femmes comme ses filles. En 1864, elle propose au principal Dawson, un bon ami de la famille, de faire don d’une médaille à l’Université McGill. Il recommande qu’elle soit décernée au meilleur étudiant en physique, en mathématiques et en sciences physiques. Malgré l’ironie de la situation – le don d’une médaille à une université qui n’admet pas les femmes –, Anne Molson continue à œuvrer en faveur de leur accès à l’enseignement universitaire. De son vivant, la médaille qui porte son nom est décernée pour la première fois à une femme. En 1898, treize ans seulement après que les femmes aient pu s’inscrire à McGill, Harriet Brooks reçoit cet honneur. Le prix porte toujours le nom d’Anne Molson et continue d’être décerné au meilleur étudiant du département. Parmi ses anciens lauréats figurent de nombreux scientifiques et professeurs de renom, dont Harriet Brooks et Anna McPherson.