De nombreux dentistes de McGill — diplômés et étudiants — s’engagent dans l’effort de guerre1939-1945. Certains participent même à la création d’une clinique dentaire mobile en 1941. Ces années sont très éprouvantes pour le corps professoral, de nombreux enseignants se trouvant alors à l’étranger. L’école survit néanmoins à l’absence d’un grand nombre de ses enseignants grâce à l’appui de quelques membres du personnel restés sur place.
Tout va bon train lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. La moitié du personnel enseignant part immédiatement, se portant volontaire pour le service militaire. Soixante-quinze diplômés de la Faculté font de même; la moitié sert dans le Corps dentaire canadien et bon nombre d’entre eux participent à des opérations en Italie et dans le nord-ouest de l’Europe.
Certains se spécialisent en chirurgie de la mâchoire, en bouche des tranchées et autres infections parodontales. D’autres élaborent en équipe des techniques de chirurgie plastique et des soins pour les grands brûlés. Les unités militaires mobiles fournissent les services essentiels qui jettent les bases de la clinique dentaire mobile de McGill, laquelle répond aujourd’hui aux besoins des Montréalais, notamment de personnes en situation d’itinérance.
La guerre apporte également à la Faculté de nouveaux défis. La moitié des enseignants réguliers ayant joint les forces, ceux qui sont restés derrière ont dû gérer la surcharge de travail et répondre à une demande accrue à l’égard des professionnels de la santé.
Le doyen Arthur Walsh institue alors un système de cours en accéléré. Les étudiants fréquentent la Faculté pendant 36 mois consécutifs au lieu des quatre années universitaires habituelles. La cohorte de 1943 reçoit son diplôme en février 1943, plutôt qu’en mai. Celle de 1944 obtient son diplôme en décembre 1943. Celle de 1945 termine en juillet 1944. Et la cohorte de 1946 obtient son diplôme en juillet 1945. À la fin de la guerre, la Faculté est fière de ses efforts.
Un diplômé de la Faculté contribue à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale
La scène : Deuxième conférence de Québec en septembre 1944, le premier ministre Winston Churchill rencontre le président Franklin Roosevelt pour finaliser les plans stratégiques visant à envahir l’Allemagne et à mettre fin à la guerre dans le Pacifique. Les deux leaders du monde libre logent dans la Citadelle sous la plus haute sécurité, tandis que leur personnel militaire et civil s’installe au Château Frontenac. Un assistant remarque que Churchill est préoccupé, incapable d’accorder toute son attention aux questions en jeu.
Il a mal aux dents! Le premier ministre est emmené d’urgence à la clinique militaire la plus proche, au 87 rue Saint-Louis, où il est traité par le dentiste en chef, le Major P. J. Gitnick, D.M.D., 1935.
L’intervention est un succès. Churchill peut se concentrer sur la stratégie. L’Allemagne est envahie. La guerre dans le Pacifique prend fin. Le major Gitnick reçoit un mot de remerciement du premier ministre, ainsi qu’un exemplaire dédicacé de son autobiographie, Mes jeunes années.