1928

Wilder Penfield, professeur de neurologie et de neurochirurgie

Wilder Penfield, professeur de neurologie et de neurochirurgie à McGill, a révolutionné notre compréhension du cerveau humain. Avec ses collaborateurs, le Dr Penfield affine et approfondit une technique chirurgicale audacieuse apprise de son mentor allemand, Otfried Foerster. Selon la « procédure de Montréal », le patient reste éveillé et décrit ses réactions pendant que le chirurgien stimule différentes régions de son cerveau.

Le Dr Penfield applique cette procédure au traitement chirurgical de l’épilepsie et utilise les données recueillies lors de centaines d’interventions au cerveau pour créer des cartes fonctionnelles du cortex cérébral (la surface du cerveau). Il est le premier à localiser avec précision les zones corticales liées à la parole, et il découvre que la stimulation des lobes temporaux ravive des souvenirs très nets – preuve des fondements physiques de la mémoire.

Boursier Rhodes, Wilder Penfield étudie et fait des stages à Oxford, à Johns-Hopkins et dans d’autres institutions prestigieuses des États-Unis et d’Angleterre avant de s’installer aux États-Unis, en 1921, pour travailler à l’Université Columbia et à l’Hôpital presbytérien.

Dès le début de sa carrière, le Dr Penfield cherche à améliorer les techniques de neurochirurgie. En 1921, il affirme : « La chirurgie cérébrale est une profession épouvantable. Si je ne croyais pas que les choses pouvaient changer de mon vivant, je la détesterais ».

En 1928, il quitte New York pour venir occuper un poste à McGill, où il veut concrétiser sa vision : créer un institut où des cliniciens et des scientifiques de différentes disciplines pourraient travailler côte à côte. Il convainc la Fondation Rockefeller de financer la construction de l’Institut neurologique de Montréal, qui ouvrira ses portes en 1934, l’année où le Dr Penfield obtiendra sa citoyenneté canadienne. Ses travaux lui vaudront un grand nombre de prix et de récompenses, y compris une dizaine de doctorats honorifiques, le titre de membre de la Société royale de Londres et la médaille Flavelle.

Véritable pionnier, le clinicien et chercheur est reconnu au pays et dans le monde pour ce que le Globe and Mail appelle ses réalisations « quasi miraculeuses ». Mais pour ses patients et les autres professionnels de la santé, il est aussi reconnu pour son intégrité et sa profonde humanité.

Ses liens avec le légendaire médecin et ancien professeur à McGill, sir William Osler, auront probablement aidé le Dr Penfield à cultiver une approche holistique. En effet, le neurochirurgien est fasciné non seulement par le fonctionnement physique du cerveau, mais également par l’influence exercée sur l’esprit et la personnalité. « Le plus difficile dans la neurologie, écrit-il en 1965, c’est de comprendre l’humain lui-même. »