Montréalais bilingue et éminent philosophe, Charles Taylor (B.A. 1952) commence à enseigner à l’Université McGill en 1961.
Applaudi pour sa capacité à élargir les perspectives de ses interlocuteurs, que ces derniers partagent son opinion ou non, Charles Taylor voit ses écrits sur l’individu et la société traduits dans plus de 20 langues. Il apporte beaucoup à l’étude des questions de laïcité, de multiculturalisme, de moralité et de comportements sociaux.
Charles Taylor est reconnu comme un philosophe qui met ses idées en pratiques. Il se porte candidat dans trois élections fédérales au sein du Nouveau parti démocratique. Sa participation de 1965, contre Pierre Trudeau, marque particulièrement les esprits.
En 2007, le gouvernement du Québec recrute Charles Taylor comme coprésident d’une commission de consultation sur les accommodements raisonnables pour les groupes culturels et religieux : la Commission Bouchard-Taylor. Parmi les recommandations, on lance l’idée qu’une politique « d’interculturalisme » officielle pour le Québec pourrait offrir une sécurité aux francophones de la province, ainsi qu’aux groupes ethnoculturels minoritaires.
Son travail lui vaut de nombreuses récompenses, notamment la Médaille d’or du Conseil de recherches en sciences humaines (2003), le prix Templeton 2007 pour les progrès accomplis dans le domaine de la recherche ou des découvertes sur les réalités spirituelles Templeton (2007), le prix Kyoto (remis pour la première fois à un Canadien, en 2008), le prix John W. Kluge pour ses réalisations dans le domaine des sciences humaines John (2015) et le tout premier prix Berggruen (2016). Il est nommé compagnon de l’Ordre du Canada en 1995, et grand officier de l’Ordre national du Québec en 2000.
En 2017, Charles Taylor prononce la Conférence commémorative Beatty à McGill et encourage fortement les Canadiens à se battre pour la démocratie et à ne pas tomber dans la complaisance.
« Certaines parties du monde semblent tendre vers le totalitarisme, mais je crois qu’il existe également des forces contraires à cette tendance. Je suis actif sur la scène politique depuis toujours, et pour arriver à faire ça, il faut croire que les changements sont possibles. Pour continuer d’agir, il faut se créer des espoirs. »