Alice Elizabeth Johannsen est née en 1911 à La Havane. On pourrait dire qu’elle n’est pas véritablement une héroïne de l’ombre, puisque son travail au Musée Redpath comme directrice des musées de McGill de 1951 à 1972 est bien connu. D’abord membre fondatrice de l’Association des musées canadiens en 1947, elle est la première femme à avoir accédé à sa présidence, en 1959. Elle a également été directrice du domaine Gault et a mis sur pied le Centre de conservation de la nature du mont Saint-Hilaire.
Cependant, certaines de ses réalisations sont un peu passées sous le radar, comme la marque qu’elle a laissée sur la communauté universitaire (comme étudiante, puis comme enseignante) et sa vision avant-gardiste de la nature.
On a maintes fois salué son travail de conservation – elle qui a fait œuvre de pionnière en protection de l’environnement –, mais son apport est tel qu’il est toujours, semble-t-il, digne des plus grands hommages. Pour réduire au minimum les effets de la présence humaine sur la nature, elle organisait des opérations de nettoyage du mont Saint-Hilaire avec les scouts. Elle organisait aussi des voyages en Norvège, aux îles Galapagos et en Équateur. Sensible à l’importance de l’inclusion, elle planifiait des sorties au mont Saint-Hilaire pour les personnes en situation de handicap.
Si édifiante soit-elle, jamais cette liste ne rendra justice au travail acharné d’Alice Johannsen avec autant d’éloquence que les témoignages des membres de la communauté mcgilloise.
Dans une lettre au sujet d’une exposition tenue en 1966, un membre du corps professoral s’est exclamé : « Comment vous remercier, ainsi que votre équipe, de tout le travail que vous avez accompli? On me dit qu’un nombre record d’étudiants viennent voir cette exposition. C’est là, je crois bien, la plus belle récompense qui soit. »
Les McGillois l’aimaient pour son dévouement, son travail muséal et son engagement citoyen.